Bolivie : 3 villes hors du commun

Publié le par Nous

Après 5h de bus, d'Uyuni nous arrivons à Potosi, et la première chose qui nous saute aux yeux est le fameux Cerro Rico, la montagne-gruyère exploitée depuis des centaines d’années pour toutes les richesses qu’elle renferme. Ensuite c’est la beauté architecturale qui nous frappe. Le baroque apporté par les espagnols prend ici tout son sens. Les ruelles avec leurs petites habitations aux balcons surplombants, la Compagnie de Jésus, les couvents, les musées… tout transpire cette époque. Enfin ce sont tous ses habitants et surtout ses femmes en habits traditionnels qui déambulent dans les rues ou qui vendent tout et n’importe quoi dans des petits stands. Les couleurs des tissus sont vives et sont tout ce que l’on peut imaginer de ce pays. Les petites mamies voûtées sous leur barda, les femmes transportant leur bébé dans le dos… elles ne sont pas là pour les touristes, elles vivent ainsi !

 

003 Cerro Rico Potosi

014 Potosi 

 

 

Notre visite du Couvent Carmélite Santa Clara nous stupéfait tant par les richesses artistiques qu’il recèle que par la dureté de la vie menée par les sœurs enfermées pendant des siècles (les 7 sœurs, que nous avons eu la chance de rencontrer et qui vivent encore à l’intérieur, nous ont heureusement rassuré sur la vie plus moderne à laquelle elles ont dorénavant droit !). Notre visite à la Casa de Moneda nous permet de comprendre l’importance de la ville et du pays dans l’empire espagnol à partir du 16ème siècle : toute sa monnaie était créée ici. Potosi était plus riche que nos capitales européennes il y a 500 ans !

 

032 Aer baroque Couvent Santa Teresa

004 Potosi casa de la moneda

 

Mais c’est surtout les profondeurs de la mine d'argent constituant le cœur de cette région qui marquent les esprits. S’enfoncer, descendre dans les méandres des tunnels creusés par les mineurs et expérimenter un peu de leur quotidien permet de comprendre à quel prix cette ville fut pendant longtemps un joyau sud-américain. On suit les veines du Cerro Rico, les bruyants tuyaux d’aération par lesquels sont acheminés l’air de l’extérieur, et le son des marteaux-piqueurs pour découvrir un gisement. Les chariots remplis avec 1 tonne de minéraux défilent. Les offrandes au Tio (le Dieu de la mine, plus proche du Diable) sont partout, sur les statues à son effigie. Plus l’on s’enfonce plus les conditions de travail sont difficiles, l’air devient irrespirable et la chaleur augmente. Quel labeur ! Ils sont 15 000 à travailler dans cet enfer, dès le début de l’adolescence et jusqu’à une moyenne de 45 ans. Une pensée pour tous les hommes en sandales rencontrés au Volcan Ijen à Java qui remontaient 75 kg de souffre sur le dos…

 

024 Mine Potosi

 022 Mine Potosi El Tio

020 Mine Potosi

 

En plus d’avoir retrouvé Grant et Rocio, nos compagnons du Sud Lipez, Potosi aura aussi été pour nous la ville de belles rencontres : Angélique et Lionel, deux voyageurs qui parcourent le monde en tandem pendant 3 ans, ainsi que Myriam et Lionel, deux jeunes retraités-voyageurs qui le parcourent en voilier pendant 8 ans !!! Nous échangeons beaucoup avec eux de nos expériences et sommes épatés par leurs aventures respectives, chapeau bas à tous les 4.

C’est donc éblouis par la richesse de Potosi et enchantés par nos nouvelles rencontres que nous repartons de Potosi après 5 jours avec Myriam et Lionel pour arriver à Sucre, à 3h de bus.

 

010 Team Potosi

 

Et quel bonheur à nouveau de découvrir une si belle ville. Sucre est la capitale constitutionnelle. Les couvents, les universités, les édifices, les rues, les églises sont superbes. La Bolivie n’est pas pauvre, elle est riche ! En visitant ses musées nous continuons de comprendre à quel point ce pays s’est fait exploiter pendant des siècles par les Espagnols puis par les compagnies industrielles internationales orientées vers les énergies…

Tous les matins, Flo prend des cours d’espagnol en compagnie de Myriam pour mettre à profit les progrès accomplis dans cette langue depuis le début de l’Amérique latine, pendant qu’Amande profite de la chambre de la maison coloniale où nous logeons et déambule dans les rues. Les après-midi sont remplis par les visites de la Casa de la Libertad (le cœur de l’indépendance bolivienne), du Couvent Santa Clara richissime en belles œuvres baroques du 17ème siècle ou encore des musées Charcas (divisé en 3 sections art colonial-ethnographie-anthropologie) et d’Art indigène (regroupant principalement le savoir-faire artisanal des tribus régionales). Que les églises et les oeuvres d'art sont chargées en or et en argent ! C'est incroyable !

 

 045 Sucre musée

059 Sucre 041 Sucre casa de la libertad

063 Sucre 

 

Notre dernière journée est consacrée à la visite du célèbre marché dominical, artisanal et non moins touristique de Tarabuco, la plus grande tribu de la région. Après quelques frayeurs dues à la conduite du chauffeur de notre bus dans les lacets montagneux qui y mènent, c’est un défilé de costumes locaux qui s’offre à nous, un véritable festival  de couleurs. Le « spectacle » n’est pas pour nous sur les stands mais sur le dos des gens. Cela clôture nos 10 jours passés entre Potosi et Sucre car nous prenons le soir même un bus de nuit super confortable pour La Paz, où siège le gouvernement du pays à près de 4000m !

 

080 Tarabuco

  082 Tarabuco

 084 Tarabuco

 

La Paz est une gigantesque ville qui abrite près de 3 millions de personnes, étagés entre 3200 et 4000m d’altitude, dans un canyon entouré de sommets enneigés de plus de 5000m. C’est vraiment impressionnant à voir, depuis l’alto notamment (quartier le plus élevé). Cette agglomération tentaculaire est unique !

 

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Nous passons deux jours à explorer les rues (on monte, on descend, on remonte… on souffle…) et à faire les marchés. Les stands des vendeuses sont nombreux et ornés de bébés lamas séchés… (croyance indienne). En visitant les musées de la ville nous comprenons finalement que si ce pays s’est fait piller ses ressources, il a également vu son territoire réduit drastiquement au gré des guerres contre ses voisins, paraguayens et chiliens plus récemment, le privant ainsi d’accès à l’Océan Pacifique. Pauvre et pourtant si riche peuple bolivien ! La pauvreté est encore plus palpable la nuit tombée quand tout ferme à 23h. Nous avons également l'occasion d'aller au stade pour voir le match le plus important de la saison du club principal Bolivar  contre une équipe chilienne (l'équivalent d'un match de Ligue des Champions). L'ambiance est vraiment géniale, tout est permis dans le stade (fumigènes, jets de papier toilette, vente de tout et n'importe quoi dans les gradins...) et en plus Bolivar gagne 3-0 !

 

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Le troisième jour nous partons à l’aube en mini-bus à La Cumbre, sommet à 4700m, pour descendre 3000m de dénivelé en moins de 3h : la Route de la Mort, en vélo ! Tout équipés de coudières, genouillères, casques, gants et de nos vélos à quadruples suspensions, nous nous élançons. Si au départ il fait très froid, le paysage est brumeux / enneigé et la route asphaltée, au fil des hectomètres l’air se réchauffe, la jungle remplace la neige et la rocaille remplace l’asphalte ! Surtout le ravin se rapproche de nous et nous dévoile sa profondeur. Mieux vaut ne pas tomber… règle que ne respecte pas Amande en chutant, heureusement du bon côté de la route et à faible allure. Mais son poignet gonflé en souffrira tout de même par la suite pendant 10 jours. Les dernières cascades d’eau franchies nous arrivons finalement à 1500m d’altitude, dans la jungle, où une piscine nous attend car il fait maintenant 35°C ! On a vécu des sensations fortes durant cette descente et quelle belle route nous avons dévalé !

 

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De retour à La Paz nous prenons le lendemain un avion ou plutôt un petit coucou à hélices. Nous décollons de l’aéroport cerné de montagnes blanches, sommes ballotés au gré des vents et atterrissons 45 minutes plus tard sur une piste herbeuse au milieu de la jungle : bienvenus dans la "selva" de Rurrenabaque, bienvenus en Amazonie !

Les aventures amazoniennes à suivre prochainement…

Publié dans AMERIQUE DU SUD

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P
superbe, mais il manque la photo rituelle...le saut de Flo !
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E
authentique peuple qui donne envie.... Vvous avez l'air de vraiment aimer. Continuez à nous faire découvrir toutes ces richesses c'est merveilleux!<br /> Vivement les aventures amazonniene!<br /> Bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz
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