Détour par le nord du Chili
Nous avons longé pendant presque 2 mois la frontière chilienne en remontant la Cordillère des Andes côté argentin : cette fois-ci nous la traversons bel et bien pour un petit détour de 10 jours dans le nord de ce pays si grand mais peu large. La route en bus qui nous conduit de Salta au désert d’Atacama en passant par la frontière est vraiment ma-gni-fique.
San Pedro de Atacama (2500m d’altitude) est le village le plus touristique du nord du Chili et pour cause ! Cette petite ville donnant l’impression d’avoir été construite à la va-vite est en réalité implantée dans une oasis, dans le désert réputé le plus aride du monde. Les touristes sont certes nombreux mais on ne peut pas les en blâmer car l’environnement proche de la ville est tout bonnement extraordinaire. Le cadre ? Un désert, un salar, des geysers ou encore un volcan de 6000m (le Licancabur) au cône parfait et enneigé qui domine la ville. Sans compter les nombreux autres sommets blancs de la Cordillère.
Il n’y a pas grand-chose à visiter à San Pedro, nous partons donc pendant 3 jours en excursions pour découvrir les merveilles avoisinantes. Nous commençons alors par la Vallée de la Lune (Luna en espagnol) et la Vallée de la Mort (Muerte). C’est fascinant ! La première s’avère être une vallée désertique aux paysages vraiment lunaires, comme son nom l’indique, où l’on retrouve des vestiges de mines de sel. La seconde, simplement une vallée désertique qui servait de route principale il y a des centaines d’années. Les conditions sont ici très rudes. L’aridité est omniprésente et le vent lancinant. Nous y passerons la fin de journée à y attendre le coucher de soleil.
Le lendemain, réveil à 3h30 pour un départ programmé à 4h ! Le but est effectivement d’atteindre la zone des geysers d’El Tatio au lever du soleil, période à laquelle ils sont plus « actifs et plus spectaculaires ». Après 1h30 de route, nous arrivons à 4300m, altitude à laquelle se situe le champ des quelques 80 geysers. Il fait -10°C… Le jour commence à arriver et nous pouvons discerner les fumerolles qui jaillissent du sol. Si l’ambiance et le décor qui apparaît sous nos yeux sont envoutants, les geysers en eux-mêmes ne sont cependant pas spectaculaires. On ne peut s’empêcher de repenser aux geysers de Nouvelle Zélande, qui eux étaient de réelles explosions de vapeur. Nous prenons un petit déjeuner, à base de lait et d’œufs, chauffé à la vapeur puis nous allons nous baigner dans les sources chaudes voisines : quel bonheur de se plonger dans un bain naturel à 38°C lorsqu’il fait 0°C dans l’air ! Ensuite nous retournons à San Pedro pour nous y reposer et flâner dans les ruelles poussiéreuses de cette ville atypique.
A peine le temps de souffler que nous partons de bonne heure le lendemain pour toute la journée en direction du salar et des lacs d’altitude. Après la visite express d’un petit village, nous entrons dans le Salar d’Atacama et sa Laguna Chaxa peuplée de flamants roses. Le champ de sel s’étend sur 8000 km². Il est complètement sec, contrairement à celui que l’on a traversé en Argentine. Les habitants de la région y travaillent pour récolter le sel et surtout le lithium, denrée précieuse pour de nombreuses fabrications technologiques (telles que les batteries de téléphones portables !). La croûte de sels minéraux formée au milieu de ce paysage grandiose est magnifique. Ensuite direction la Laguna Miscati, à 4100m d’altitude. Sublime panorama que ce lagon au pied d’un volcan, voisins et jumeaux d’un autre lagon au pied d’un autre volcan enneigé ! La journée fut belle, riche et longue, à l’image des 3 derniers jours passés. Nous avons été époustouflés par les paysages de ce désert si varié et réellement extraordinaire. Il est temps de rentrer au village.
Et le soir même de prendre un bus de nuit pour Arica, tout au nord du pays et au bord de l’Océan Pacifique. Là le programme est : repos, lecture, écriture, mise à jour du blog et un peu de ballades, mais point trop n’en faut ! Nous restons donc 5 jours dans un hôtel confortable et calme. Nous avons aussi besoin de ces temps de pause dans notre vie de routards ! De temps en temps nous sortons pour déjeuner, aller à la plage, visiter l’église construite par Gustave Eiffel, grimper à un point de vue dominant la ville où trône un Christ géant (on se croirait à Rio !). La parade des écoles de musique de la ville, tout en couleurs, anime une de nos soirées avec danses endiablées et costumes élaborés.
Nous passons notre dernière journée au Chili en excursion au Parc National Lauca. Ici encore des paysages fantastiques et le lac le plus haut du monde, à 4500m, au pied d’un cône volcanique encore enneigé et parfait ! Nous nous arrêtons dans quelques villages charmants, dont celui de Putre.
La dernière journée aura été rude, malgré la très belle route, car nous sommes partis du niveau de la mer et avons atteint une altitude très élevée en peu de temps en étant dans le bus sans beaucoup d’oxygène. Sans parler des conditions climatiques très rapidement changeantes...
Ce bref détour par le Chili nous a permis de découvrir l’extrême nord de ce pays au profil atypique qui nous a séduit.
Nous partons la nuit même, de nouveau en bus, pour la Bolivie, où un long périple nous attend…
Le récit de ce pays envoûtant où nous sommes actuellement sera disponible d’ici plusieurs jours, patience (maître-mot en Bolivie !)